Yves Despelsenaire, Belgium-2008--ref249
Yves Despelsenaire
Journal of psychoanalysis, #69, automn 2008
«Jean-François Boclé», text by Yves Depelsenaire and Journal cover of Boclé («Aller simple», 2003).
Journal of psychoanalysis of the Ecole de la Cause (Lacan/Jacques-Alain Miller)
Yves Depelsenaire is psychoanalysist and autor of writings and curatorial projects about links between psychoanalysis and art, philosophy, politic.
Extraits :
Jean-François Boclé est né à Fort de France en 1971. « Outre mer », comme on dit administrativement. Ou pour qualifier un certain bleu. Toute une histoire de couleur en effet. C’est pourquoi il nous relit le « Code Noir » qu’il recopie soigneusement au tableau, noir lui aussi, jusqu’à ce qu’il disparaisse entièrement sous la craie blanche. « Tu me copieras », a-t-il ironiquement intitulé le film vidéo de cette performance. Tu me copieras ce refoulement. « Je ne savais pas »,« Chut ! Des hommes tombent », « J’ai traversé l’Océan », « Banana Project » autant de titres ironiques d’autres œuvres –performances ou installations- qui visent le même point, la même tache aveugle, la même douleur tue. Avec des mots identiques à ceux dont pourrait innocemment user un enfant né en France : « J’en ai mangé toute mon enfance », il exprime cette douleur dans une série de dessins effectués au chocolat Banania.
Le regard de Jean-François Boclé n’a pas l’histoire amère de la colonisation pour seul horizon. Il sait aussi saisir sous d’autres angles les impasses de la civilisation, comme dans « Tout doit disparaître ! », installation comptant des dizaines de milliers de sacs plastiques bleus gonflés d’air. Notre temps est celui de la saison des soldes, et ce n’est pas une image que de dire que l’air pur s’y raréfie. (...)
Journal of psychoanalysis, #69, automn 2008
«Jean-François Boclé», text by Yves Depelsenaire and Journal cover of Boclé («Aller simple», 2003).
Journal of psychoanalysis of the Ecole de la Cause (Lacan/Jacques-Alain Miller)
Yves Depelsenaire is psychoanalysist and autor of writings and curatorial projects about links between psychoanalysis and art, philosophy, politic.
Extraits :
Jean-François Boclé est né à Fort de France en 1971. « Outre mer », comme on dit administrativement. Ou pour qualifier un certain bleu. Toute une histoire de couleur en effet. C’est pourquoi il nous relit le « Code Noir » qu’il recopie soigneusement au tableau, noir lui aussi, jusqu’à ce qu’il disparaisse entièrement sous la craie blanche. « Tu me copieras », a-t-il ironiquement intitulé le film vidéo de cette performance. Tu me copieras ce refoulement. « Je ne savais pas »,« Chut ! Des hommes tombent », « J’ai traversé l’Océan », « Banana Project » autant de titres ironiques d’autres œuvres –performances ou installations- qui visent le même point, la même tache aveugle, la même douleur tue. Avec des mots identiques à ceux dont pourrait innocemment user un enfant né en France : « J’en ai mangé toute mon enfance », il exprime cette douleur dans une série de dessins effectués au chocolat Banania.
Le regard de Jean-François Boclé n’a pas l’histoire amère de la colonisation pour seul horizon. Il sait aussi saisir sous d’autres angles les impasses de la civilisation, comme dans « Tout doit disparaître ! », installation comptant des dizaines de milliers de sacs plastiques bleus gonflés d’air. Notre temps est celui de la saison des soldes, et ce n’est pas une image que de dire que l’air pur s’y raréfie. (...)
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