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The Tears of Bananaman
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The Tears of Bananaman

Jean-François Boclé, The Tears of Bananaman, 2009-2012, installation, 300 kilos of bananas, writings of the artist scarified on bananas, wooden base (330 x 130 x 25 cm), Galeria Passage Crista, Puerto Limon, Costa Rica, 2021. ©Jean-François Boclé /Adagp.

Jean-François Boclé, The Tears of Bananaman, 2009-2012, installation, 300 kilos de bananes, écrits de l'artiste scarifiés sur les bananes, socle en bois (330 x 130 x 25 cm), Galeria Passage Crista, Puerto Limon, Costa Rica, 2021. ©Jean-François Boclé /Adagp.



SEE ALSO
> Prome Encuentro Bienal di Caribe, Aruba, 2011
Place Toussaint Louverture, Jacmel, Haïti, 2013
>
Tour et Taxi, Brussels, Belgium, 2014



French below

Bananas remains today an icon of a exoticised fantasized elsewhere as it takes us to the figure of a dominated otherness (ou alterity). The fruit tells us the impossible, yet necessary, fluidity between endogenous and exogenous.

It also convenes in the imaginary some type of economic and political models, often export monocultures not considering health working conditions of farm workers, the issue of landless people, or compliance with the environment - like in Martinique et Guadeloupe. It gave its name to the writer O. Henry political regimes had called "Republics banners" , puppet states promoting the interests of big trusts and third-country *. This was the case in Latin America with the famous and baneful United Fruit Company (now Chiquita Brands International since1989), a food group that could influence governments, or even install or remove the powers that be at the discretion of its interests and those of the United States. 

In Hundred Years of Solitude, Gabriel Garcia Marquez returns to one of the highlights of the United Fruit Company and capitalism, the banana massacre (Massacre de las bananeras), perpetrated by the Colombian army at the request of the United Fruit Company in 1928. Nearly 1,000 unionized agricultural workers are being massacred in Ciénaga, in the region of Santa Marta (the Caribbean coast of Colombia). 
This massacre was the trigger in Marquez's novel of the rains, which lasted four years, eleven months and two days, which condemned the fictional village of Macondo. A Deluge, as a response to human greed, facing a man who stands at the top of the food chain of the living.

These Warhol starlets appear to us in their bipolarity: immaculate yellow careless and forgetful, unbridled smiles, exotic to crunch, they appear also to us traversed by a tracery of lines and black stains revealing injured skin, scarified, folded or rotten body. 

The Tears of Bananaman (2009, ongoing) - 300 kg of bananas scarified of words rot for the duration of the exhibition - puts in tension Paradise and toxic, exotic and worry, living and impotence. As the series of paintings Manifiesto Bananero, The Tears of Bananaman raises the question of the toxic part of man.


* Producing countries in the twentieth century were located in Central America, tropical Africa and Caribbean. Bananas have recently mutated in its geography in the context of globalization: the first producers are now India and China.







La banane reste aujourd'hui l'icône d'un ailleurs exoticisé et fantasmé, comme elle nous renvoie à la figure d'une altérité radicale. Le fruit nous dit l'impossible, et pourtant nécessaire, fluidité entre endogène et exogène.

Elle convoque également dans l'imaginaire un certain type de modèle économique et politique bien souvent des monocultures d'exportation faisant fi de la santé et des droits fondamentaux des ouvriers agricoles, ou du respect de l'environnement comme en
Guadeloupe et Martinique.  Elle a donné son nom à des régimes politiques que l'écrivain O. Henry avait qualifié de "Républiques banières", états fantoches favorisant les intérêts de grands trusts ou d'États tiers*. Ce fut le cas en Amérique Latine avec la fameuse et funeste United Fruit Company (devenue en 1989 Chiquita Brands International), un groupe agro-alimentaire qui pouvait influencer des gouvernements, ou même installer ou déposer les pouvoirs en place, au gré de ses intérêts et de ceux des Etat-Unis.

Dans Cent ans de solitude, Gabriel Garcia Marquez revient sur l'un des hauts faits de la United Fruit Company et du capitalisme, le massacre des bananeraies (Masacre de las bananeras), perpétré par l'armée colombienne à la demande de l'United Fruit Company en 1928 . Près de 1000 ouvriers agricoles syndiqués sont massacrés à Ciénaga, dans la région de Santa Marta (côte caribéenne de la Colombie). 
Ce fut le déclencheur dans le roman de Marquez des pluies, qui durèrent quatre ans, onze mois et deux jours, qui condamnèrent le village fictif de Mocondo. Un Déluge, comme une réponse face à l'avidité humaine, face à un homme qui s'érige au sommet de la chaîne alimentaire du vivant.

Ici débarqué d'un Cargo-Bananier le fruit nourricier, et de l'autre côté de l'Atlantique les toxiques paradis. Ces starlettes warholienne nous apparaissent dans leur bipolarité : jaune immaculé, insouciant et oublieux, sourires débridés, exotisme à croquer, elles nous apparaissent également parcourues d'un entrelacs de lignes et de taches noires révélant des peaux blessées, scarifiées, des corps repliés ou putréfiés.

The Tears of Bananaman (2009, ongoing) - 300 kg de bananes scarifiées de mots mis à pourrir pendant la durée de l'exposition - met en tension paradis et toxique, exotique et inquiétude, vivant et impuissance. Tout comme les séries de peintures sur papier
Manifesto Bananero, The Tears of Bananaman pose la question de la part toxique de l'homme, comme elle pose la question de l'atteinte.


*Les pays producteurs étaient au XXe siècle situés en Amérique Centrale, Afrique tropicale ou Caraïbe. La banane a récemment muté dans sa géographie dans le contexte de la mondialisation : les premiers producteurs sont actuellement l'Inde et la Chine.

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