Jean-François Boclé, Caribbean Hurricane II, 2012, installation, wall ventilator (70 cm in diameter), various strips of tissues and plastic from bags (red, black, green), text painted on the walls (red, black, green painting), variable dimensions, Who More Scifi the Us ?, Kunsthal KAdE, Amersfoort, Netherlands, 2012. ©Jean-François Boclé /Adagp.
Jean-François Boclé, Caribbean Hurricane II, 2012, installation, ventilateur mural (70 cm de diamètre), divers bandelettes de tissu et de sacs plastiques (rouge, verte, noire), écrits peints sur les murs (rouges, noirs, verts), dimensions variables, Who More Scifi the Us ?, Kunsthal KAdE, Amersfoort, Netherlands, 2012. ©Jean-François Boclé /Adagp
Le rouge, le noir et le vert sont des couleurs renvoyant à des hétérotopies vaincues en mer des Caraïbes. Elles sont d'abord celles des étendards de la Black Star Line Company. Elles résonnent aussi dans le ciel de Martinique, depuis la décénnie 1960. Pour certains, elles avaient déjà été brandies en Martinique lors de trois grands temps de révolte : 1655, 1801 et 1870.
La réponse de Jean-François Boclé à cette invitation qui lui avait été faite de participer à une exposition - Who More Scifi the Us ? - ayant pour topique la scène contemporaine caribéenne a été d'assumer une vaine tentative, une installation vaincue d'avance : un hurricane qui ne renverserait pas le white cube dans ses fondements et fondations, et qui ne renverserait pas non plus les rapports de pouvoirs en Caraïbe, ou au sein même de cette exposition.
Un hurricane plein d'ironie, une ironie puissante et renversante : comme projetée sur les murs du white cube par les bourasques d'une politique-fiction, de bien curieuses ambassades de la Martinique, dans quinze pays chers à l'artiste ou qui font pour lui "sens-fiction - La France, la République d'Haïti, le Royaume du Cambodge, la République démocratique du Congo, les États-Unis, la république de l'Inde, le Brésil, la République arabe syrienne, la République héllenique, la Colombie, le Royaume Uni, l'Afrique du Sud, la Fédération de Russie, la République de Guadeloupe...
Un hurricane qui peut-être pousse plus loin son ironie : nous pourrions imaginer, depuis ce tumulte noir rouge vert, du personnel diplomatique voyageant entre ces pays et la République de Martinique à bord de la compagnie aérienne Black Star Line Company.
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